En savoir plus sur l’église de Remy…


D’où vient le nom de Saint Denis ?

Les territoires qui nous entourent dépendaient au Moyen-age de l’abbaye de Saint Denis. C’est pourquoi on retrouve souvent ce nom dans les églises ou lieux qui nous entourent. Saint Denis pour cette église, la ville voisine porte le nom d’Estrées Saint Denis.


Quand l’église a t elle été construite ?

L’édifice est le fruit de plusieurs campagnes de travaux. C’est un heureux mélange de nombreuses époques, même si l’édifice apparaît au premier abord dans sa volumétrie, comme assez homogène.

Il n’existe pas d’ouvrage de référence, d’étude approfondie sur l’histoire de l’église de Rémy. Nous disposons bien de quelques sources fragmentaires mais il faut surtout se servir d’indices ténus parfois susceptibles de plusieurs interprétations.

Cependant, voici une vision probable des différentes campagnes de constructions.


A – Une première campagne au XIIIème siècle.

Les éléments les plus significatifs de cette époque sont :
* les murs de la première travée du transept,
* à la base du clocher, les contreforts intérieurs du clocher,
* les parties hautes des murs de la nef.

C’était alors un édifice assez différent : le coeur commençait là où se trouve maintenant le second transept, la nef commençait après le clocher qui était a l’extérieur de l’édifice et les bas cotés relativement modestes en volume et en hauteur. La nef n’était probablement pas voûtée mais dotée d’une charpente en bois.

Il y a dans les parties hautes de la nef des petites fenêtres maintenant bouchées. Il faut imaginer qu’alors la lumière pénétrait par ces ouvertures et devait donner une impression bien différente que celle que nous avons aujourd’hui.

Le baptistère au fond de l’église, du coté Sud, est une œuvre intéressante de cette époque. Par les motifs qui le décore, il est très caractéristique du gothique de la fin du treizième siècle.


B. Une deuxième campagne de construction a lieu au quinzième siècle.

A cette époque les bas cotés sont transformés, peut être voûtés. Ils sont recouverts de petit toits pyramidaux tel que l’on peut le voir dans le Nord de la France.

La nef est transformée. Des piliers sont supprimés, les fenêtres hautes bouchées. En fait par un procédé un peu surprenant, nous retrouvons maintenant une partie supérieure du mur qui est plus ancienne que la partie qui la supporte.

Ces travaux font peut être suite à l’incendie du clocher. On y voit à l’intérieur les restes d’une voûte disparue et des pierres roussies par le feu.

De cette époque, on trouve aussi dans l’église les superbes stalles dont les sièges de miséricorde sont ornés de motifs sculptés et variés : des animaux marins, des corbeilles, des têtes de morts tout à fait typique de cette période. Ces stalles n’étaient pas à Rémy qui n’accueillait pas une communauté de moines. Elles ont été rachetées après la révolution française, et proviennent peut-être de l’ancienne abbaye de Monchy-Humières.

Plusieurs statues datent aussi du quinzième ou début du seizième siècle : Saint-Louis, Saint Denis, Saint Joseph.


colonne renaissance

C. Une troisième campagne de construction a lieu au seizième siècle.

Elle change profondément l’église. Tout d’abord le cœur gothique est abattu. L’église est agrandie, un deuxième transept est accolé à celui qui existe. Nous sommes vers 1560, au moment ou la le style renaissance supplante progressivement le style gothique dans les campagnes.

Les fenêtres du transept avec leur arc arrondi surbaissé sont très caractéristiques, ainsi que les jolies moulures des chapiteaux et les niches et motifs qui décorent l’extérieur du chevet. Les fenêtres n‘ont jamais été achevées. Les pierres sont préparées pour le ciseau du sculpteur mais n’ont finalement jamais été travaillées. Probablement une conséquence des guerres de religions qui ravagèrent la région à cette époque.

Le cœur est magnifiquement réalisé ; l’architecte en concentrant le poids de la voûte sur les piliers a laissé une grande place à la lumière. Le rapport entre surface vitrée et montants de pierre est remarquable.

Deux autels latéraux sont installés. Ils méritent attention avec les curieux motifs mélangeant l’humain et la nature, avec les guirlandes de fleurs qui les décorent. L’un d’entre eux est dédié à Saint Sébastien, qui d’une part protégeait de la peste et d’autre part était le saint patron des compagnies d’archers.

Un enfeu, cette petite chapelle, qui accueillait généralement la tombe familiale du seigneur local est alors construit au Sud.

Les voûtes du cœur ne sont pas de style renaissance, mais plutôt du gothique finissant.

A cette époque la toiture est transformée : le toit de la nef n’a plus qu’une seule pente et le plafond de la nef et celui des bas coté est en bois. Dans le bas coté sud, on peut voir l’état du plafond à cette époque et les motifs renaissances qui ornent les bords du plafond, les sablières.

Les campagnes de travaux

D. Les siècles suivants ont moins transformés l’édifice.

Les boiseries sur les cotés ou au niveau de la tribune d’orgue sont de l’époque de Louis quatorze. Elle n’étaient pas à l’origine à Rémy. Celles à droites sont vraiment remarquables avec ces têtes d’angelots toutes différentes. Le christ en croix date aussi de cette époque.

L’église de Remy en 1815

Au dix neuvième siècle, après la révolution, des vitraux sont remis en place et la nef voûtée, mais il s’agit d’une voûte en matériaux légers. Les fenêtres des bas cotés sont déplacées ou corrigées dans un souci d’harmonisation.

Pendant la première guerre mondiale, l’église est assez sérieusement endommagée. L’état prend alors la décision de classer l’église en totalité Monument Historique (en 1920).


Conclusion.

Ce monument est donc le fruit du travail de nombreuses générations qui ont mis leur talent et leur foi pour construire un édifice approprié aux cérémonies religieuses et qui rende gloire à leur Dieu.

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