La guerre 14-18

Au moment où les troupes allemandes approchent de Paris, le 1er septembre 1914, un peloton d’une vingtaine de cuirassiers français est surpris par des éléments d’un régiment de dragons de la garde Impériale allemande. Il s’agissait de part et d’autre, de soldats en mission de reconnaissance, éloignés de leur division.
=> La divison de Cavalerie Provisoire dans l’Oise.

Cuirassiers hiver 1915

Malgré la supériorité numérique allemande écrasante, les soldats français chargèrent à travers les troupes allemandes. Les combats eurent lieu sur la route de Beaumanoir jusque dans la rue de l’Eglise. 4 cavaliers français sont tués, 5 faits prisonniers. Pour ne pas être capturés, plusieurs trouvent refuge dans les habitations du village. Ils réussissent, ensuite, à rejoindre les lignes françaises. Deux de ces cuirassiers reposent au cimetière militaire de Remy.

Les soldats allemands occupent quelques jours le village de Remy, saccageant les maisons abandonnées.

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Le soir du 10 septembre, des centaines de cavaliers français se regroupent et stationnent entre Estrées et Rémy.
Qui sont ces soldats et chevaux épuisés, manquant de munitions, et comportant de nombreux blessés ?

Ce sont les cavaliers de la 5ème division de cavalerie qui viennent de faire un raid audacieux de trois jours derrière les lignes allemandes.

En effet, le 8 septembre, la bataille qui allait prendre le nom de bataille de la Marne fait rage. L’aile droite allemande menacée par l’attaque de Maunoury dans la région de l’Ourcq contre attaque vigoureusement. La bataille est alors très indécise ; qui cédera le premier ?

Le 8 donc, la 5ème division de cavalerie recoit la mission d’agir derrière les lignes allemandes pour désorganiser les arrières de l’ennemi et surtout créer un sentiment d’insécurité en faisant entendre le canon là ou les allemands se croyaient en sécurité.

* Le 8 à midi, après avoir traversé la forêt de Villers-Cotterets, la division franchit l’Ourcq et attaque un parc d’aviation et un convoi. L’infanterie allemande, qui s’est regroupée, finit par les repousser de l’autre coté de la rivière..

* Le 9, les cavaliers s’enfoncent plus profondément encore en s’infiltrant entre les troupes allemandes. Ils canonnent les convois et colonnes de troupes qu’ils rencontrent, en dégageant dès que l’opposition devient trop forte. Un autre parc d’aviation est attaqué de nuit, sabre au clair. Des troupes cyclistes allemandes sont surprises..

* Le 10, la division est à bout de ressources, dans l’ignorance de la situation générale car non équipée de radio. Elle tente de se replier vers Nanteuil mais de forts contingents d’infanterie lui barre le passage. Elle traverse alors la forêt de Compiègne et franchit l’Oise à La Croix Saint-Ouen dont le pont n’est miraculeusement pas tenu. Les cavaliers surprennent une colonne d’infanterie ennemie en retraite. Les Allemands tentent de les intercepter en lançant un détachement automobile en direction d’Arsy. Finalement, les cavaliers français se regroupent près de la forêt de Remy.

Les résultats militaires de cette incursion étaient sensibles et l’effet sur le moral des troupes allemandes fut considérable. Des troupes ennemies, 30 kilomètres derrière soi ! La circulation des convois de toute sorte fut compliquée, car il fallait parer la menace. De fait, à cause d’une situation générale de plus en plus confuse, le commandement allemand décidait la retraite générale. C’était la victoire de la Marne.

Le 12 septembre, le village est à nouveau français.

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Pendant les années suivantes, le front est stabilisé à proximité de Noyon. Le village est une zone de repos pour les soldats de retour des premières lignes.

Le célèbre pilote Georges Guynemer réalise plusieurs de ses exploits dans notre secteur. => Guynemer dans notre région.
Le village situé alors à une vingtaine de kilomètres de la ligne de front vit difficilement et cruellement ces années. Le manque de papier monnaie incite la création de bons remboursable, comme ceux-ci, créés par la Chambre de commerce d’Amiens, les communes autour de Montbrehain ou la trésorerie des armées.

En 1918, l’Allemagne lance des offensives qu’elle veut décisives. Deux ont lieu dans la région, la première en mars, l’autre en juin (Bataille du Matz).

Les combats se rapprochant, le village doit être évacué, il est souvent bombardé en particulier par des raids de l’aviation allemande.

A la fin de la guerre, Rémy reçoit la croix de guerre pour son comportement pendant le conflit.

Le cimetière militaire de Remy,  cimetière national contient 1800 tombes (dont quelques victimes civiles). Les soldats qui y reposent viennent de très nombreux régiments et de toutes les armes : des territoriaux, des artilleurs, des aérostiers,…

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La guerre 39-45

La guerre se manifeste concrètement à Rémy, le 10 mai 40, lorsque les premiers réfugiés belges traversent le village.

Le 21 mai 1940, le Capitaine Jean Lacombe  , chef de l’escadrille V du Groupe de Chasse III/7 meurt au champ d’honneur en essayant de s’opposer aux nombreux chasseurs allemands. Sa tombe est toujours à Rémy

Le même jour, devant l’avance allemande en France, le village doit être évacué. Les habitants reviennent le 25, mais doivent à nouveau quitter les lieux le 7 juin.

A l’entrée Nord du village, une défense est organisée. Les murs du cimetière sont percés de meurtrières. Les soldats français trop peu nombreux sont tués ou faits prisonniers, le village est bombardé par avions et par canons. L’église et les maisons environnantes sont endommagées. Lire un récit de ces combats

Pendant 4 ans, c’est l’occupation du village. Une Kommandantur existe à Remy.

Le 2 août 1944, un raid est effectué par des avions alliés au nombre de quatre. sur un train transportant de la nitroglycérine stationné en gare de Rémy.

L’attaque est un succès, l’explosion formidable, énorme. Un des avions est emporté par le souffle de l’explosion et s’écrase. Le pilote le lieutenant LH.Braly est tué.

Une monstrueuse tranchée trahit l’emplacement du convoi. La gare et la scierie sont pulvérisés. Des débris de rails parcourent deux kilomètres avant de se ficher en terre d’autres traversent les maisons !

Dans le village, toutes les maisons sont plus ou moins gravement endommagées. Portes, fenêtres et toitures sont arrachées.

Un jeune garçon de 14 ans est tué ainsi que des soldats allemands qui escortaient le convoi.

Ce sont les vétérans de l’escadrille américaine qui ont été les artisans de la restauration des vitraux (1999-2000).

A la fin du conflit, Remy reçoit la médaille militaire 39-45 :

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