Les compagnies d’Arc

L’origine des compagnies d’Arc remonte au Moyen Age. Au départ, ce fut une sorte de milice villageoise permettant d’accroître la sécurité dans ces périodes troublées. Les citadins se sont organisés en confrérie et s’entraînaient au  » noble jeu de l’Arc « . On établit des règlements inspirés du code de la chevalerie.

Les compagnies d’Arc sont encouragées par des ordonnances royales. Ainsi, les archers étaient dispensés de certains impôts.

En 1448 Charles VII crée les corps des  » Francs-Archers  « , sorte de garde nationale ; chaque ville devant fournir un nombre d’archers proportionnel à sa population .

L’arc et l’arbalète vont disparaître militairement avec l’apparition des armes à feu. L’arquebuse par sa portée et sa puissance supérieure les supplantera au début du XIVème siècle. L’intérêt militaire des compagnies d’archers s’amenuise avec la disparition de conflit locaux.

Les compagnies d’archers transforment leur entraînement militaire régulier en un divertissement : les exercices militaires des archers deviennent les « nobles jeux » de l’arc.

Souhaitant rapidement se mesurer les uns aux autres, les archers organisent des tournois, appelés « Prix », tant au sein de chaque compagnie qu’entre compagnies des alentours, c’est-à-dire généralement des villes situées dans une même province, d’où le terme de « Prix provincial » ou « Bouquet provincial ».

Avec la Révolution, les compagnies d’arc, assimilées aux corporations, sont dissoutes.

Sous le premier Empire, elles commencent à se reformer, surtout dans la région parisienne et le Nord. Des bouquets à dimension cantonale et régionale sont à nouveau organisés, sous le vocable de « bouquets provinciaux »

Les  » bouquets  » sont de grandes fêtes où les compagnies s’invitent et s’opposent amicalement dans des concours de tir à l’arc. Elles sont groupées en  » ligues et rondes  » .

Il s’agit à la fois d’une fête populaire mais aussi d’une compétition à laquelle les ligues de tir à l’arc sont obligées de participer afin d’intégrer le Championnat de France de tir Beursault. ,
La fête en elle-même a généralement lieu un dimanche du mois de mai, en extérieur : tous les habitants et commerçants y participent, notamment en décorant les rues, les maisons et les monuments de la ville. Cette célébration se poursuit donc par un concours de tir organisé par la compagnie d’arc qui reçoit toutes les fins de semaine les autres compagnies participantes dans son « jeu d’arc ».

Les compagnies d’arc conservent des traditions et un vocabulaire spécifique. Le roi, le connétable, le capitaine et le chevalier sont des titres portés dans les compagnies d’arc. Le tir peut se faire au Beursault, à l’oiseau, à la belle flèche,…. Elles s’entraînent dans un terrain clos appelé Jeu d’Arc.

Le premier document qui fasse mention d’une compagnie d’Arc à Rémy date de 1636.

En temps de paix, les archers se réunissaient chaque semaine pour le tir au jeu d’Arc.

La compagnie connut quelques périodes difficiles, en particulier pendant la révolution et à la fin du XIXème siècle. Elle a trouvé à chaque fois un nouvel élan et compte actuellement une quarantaine de membres. Elle fait partie de la Ronde Mutuelle de la Rive droite de L’Oise.

Elle a organisé les bouquets provinciaux en 1825, 1875, 1935, 1963 et 1992.

Le bouquet provincial dans l’église de Remy en 1992

Les bouquets provinciaux

Les bouquets provinciaux rassemblent les compagnies de la Ronde. Le drapeau est remis à la compagnie l’année précédent la fête du bouquet et chacun s’affaire pour son organisation.

Le jour du bouquet une belle procession réunit les représentants des compagnies de la ronde, des autorités, du clergé précédés par des musiques.

Le bouquet lui-même est porté et accompagné par des jeunes filles vêtues de blanc.

Après la messe solennelle, les archers s’affrontent dans des concours amicaux.

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Des clichés du défilé du bouquet provincial de 1935:

Le cortège passe devant l’église de Remy. Jeunes filles en blanc, enfants, officiels et familles. port du chapeau obligatoire pour les messieurs.
Rue de l’église
Avec des cibles honorifiques

Dans le Jeu de l’Arc on pratique traditionnellement le tir au Beursault. En ancien terme d’archerie, la cible se dit beursault.

Cible pour le tir au Beursault

La cible possède un centre blanc de 1 centimètre de diamètre, un noir de 4 centimètres et un cercle de 12,5 centimètres appelé petit cordon. Le cercle de 45 centimètres de diamètre qui détermine le contour de la carte se nomme « grand cordon », cordon de grand prix d’honneur.

Le tireur se place au niveau d’une marque située à environ 50 mètres de la butte de tir.