Des Italiens à Remy ?

L’existence d’une rue des Lombards à Remy souligne l’importance de la commune au moyen-âge et la présence dès cette époque, de banquiers sans doute venant de cette région d’Italie.

Cependant bien pus tard, une famille d’origine italienne a marqué l’histoire locale, la famille de Bellon de Thurin.

A partir de plusieurs sources et spécialement Bosquillon (généalogies du Clermontois et du Valois), voici ce que nous savons de cette famille.

Cette famille portait : écartelé au 1-4 de gueules à 4 pals d’or et au 2-3 losangé d’argent et de gueules , qui est de Bellon ; et sur le tout, d’azur au taureau passant d’or, sommé d’une étoile du même qui est de la ville de Turin, le taureau sommé en chef de trois fleurs de lys par concession de François 1er .

La devise de cette maison était : Non timore humilis : Elle n’est pas humble par la crainte.

Une famille italienne s’installe à Remy

Les origines.

Galeacin de Bellon était originaire de Valenza dans le Milanais, mais ses descendants ont habité quelque temps Turin.

Jean 1er ( ? – 1553) – Choix et naturalisation.

Jean 1er de Bellon vint offrir ses services à François 1er au camp d’Avignon, avec mille hommes d’armes. Il signala sa valeur en conservant au roi la ville de Turin en 1536. François 1er le nomma chevalier en mai 1540, lui assigna une pension de 600 écus, le 2 Février suivant, et lui fit délivrer des lettres de naturalisation en mai 1544. En même temps , pour le récompenser plus amplement encore de ses hauts faits d’armes, il l’autorisa à porter trois fleur de lys sur son blason et à joindre à son nom celui de Turin. Jean 1er de Bellon de Thurin, réputé très brave et expert capitaine, fut tué au mois de décembre 1553 en allant secourir Saint Florent en Corse.

Audoin ( ? – 1604) – Installation à Remy

Audoin de Bellon de Thurin, son fils chevalier de l’ordre du roi, gentilhomme ordinaire de sa chambre et lieutenant de cent hommes d’armes des ordonnances, devint seigneur de Luzarches par son mariage avec Sidoine de Cenasmes, dame en partie de Luzarches, dont il n’eut pas d’enfant, ce qui l’obligea, quand elle fut morte, de racheter la terre à ses héritiers. Sa deuxième femme, Ambroise Avrillot qu’il épousa le 26 juillet 1587, acheta le fief de la Tasche à Remy. Elle devint veuve en 1604. Elle était morte en 1618.

Il eût quatre enfants : Jean, Louis, Aimée et Anne.

Jean II (1588 – 1663) – Retour en Italie

Jean II de Bellon de Thurin, leur fils, seigneur de Luzarche et de la Tasche, né à Luzarches en 1588, fut créé chevalier de l’ordre de Saint Michel par Louis XIII qui lui donna la charge de gentilhomme ordinaire de sa chambre avec deux mille livres de pension. Il était préfet de la chambre de l’ambassadeur de France à Rome, lorsque Brigide Poli sa première femme, donna le jour à un fils qu’il nomma Jean-Baptiste. De sa seconde femme, Marie-Stephaniana, il n’eut point d’enfant. Il mourût à Rome en 1663.

Dans les années 1630-1635, son frère mène procès à cause d’un problème d’héritage, le gagne et reprend à son nom le fief de la Tasche à Remy. Jean ne semble pas avoir suivi l’affaire avec intérêt, sans doute occupé en Italie.

Finalement c’est le fils de Jean, Jean Baptiste qui hérite de Louis, mort sans postérité.

Jean-Baptiste 1er (vers 1625 – 1703) – la vie de courtisan

Jean-Baptiste 1er de Bellon de Thurin, seigneur de la Tasche, lieutenant au régiment des Gardes Francaises en 1658, gentilhomme ordinaire de la chambre de roi en 1664, puis premier écuyer de la princesse (de Condé), épousa en 1670, Marie de la Cavalerie, fille de Pierre de la Cavalerie, écuyer, secrétaire d’état de la députation de Barcelone. Il en eut deux enfants : Jean-Baptiste et Louise –Françoise qui en 1692, vint demander l’habit religieux au monastère Saint-Nicolas-au-Pont de Compiègne. Au mois d’octobre 1692, J.-B. 1er de Bellon de Thurin était remarié en troisièmes noces avec Madelaine Bailly.

Jean-Baptiste II (1660 – 1740)

Jean-Baptiste II de Bellon de Thurin, dit le comte de Thurin (car comte palatin du Saint- Empire), né en 1660, fut fait grand bailli et gouverneur des ville et comté de Clermont en Beauvaisis, en 1720. Il a été aide de camp du maréchal de Luxembourg et de leurs altesses Henri-Jules et Louis-Henri de Bourbon-Condé. Il mourût en sa maison de la Tasche, à Remy, le 4 juillet 1740 et fut enterré dans la chapelle Saint-Jean l’Evangeliste. La pierre tombale est toujours visible dans l’église paroissiale.

Sa femme, Marie-Marguerite des Essarts, fille de Charles des Essarts, marquis de Meigneux (Picardie), et de Françoise Regnault, qu’il avait épousé en 1692, lui donna trois enfants : Jean-Claude qui lui succéda, Rachel-Claude qui mourût en bas âge et Marie-Claudine de Thurin qui contracta mariage le 19 mars 1732 avec Jean-Augustin des essarts, seigneur de Brimeux en Picardie, son cousin et décéda sans enfant en 1734.

Jean-Claude (vers 1695 – 1744)

Jean-Claude de Bellon de Thurin, nommé chevalier des ordres de notre-dame de Carmel et de Saint-Lazare de Jérusalem le 7 avril 1724, épousa dans l’église de Remy le 20 novembre 1738, Marie-Françoise Bassié de Douai. Il mourût en 1744 dans son château de la Tasche Fresnel, sans laisser d’enfant. Sa femme décéda vers 1767, il s’ensuivit une procédure d’héritage assez compliquée faute d’héritiers proches et de règles variables suivant les régions où se trouvaient les biens.

Pierre tombale de Jean Baptiste de Bellon de Thurin.

Inscription

Pierre tombale de Jean-Claude de Bellon de Thurin.

Inscription :

Ces pierres tombales sont visibles dans l’église de Remy.