La briqueterie ‘BOHY et Cie’
Parmi les briqueteries fonctionnant à Remy, la briqueterie Bohy située au Sud-ouest du village fonctionna de 1920 à 1934, année où elle fut ravagée par un incendie.
Ses fabrications étaient diversifiées : boisseaux de cheminée, qui lui valut parfois le nom de ‘poterie’ Bohy, briques creuses ou percées et tuiles. La terre utilisée pour la production venait des nombreux dépôts d’argile qui affleurent à proximité.
La briqueterie employait une quarantaine de salariés en 1926. L’usine était flanquée d’une cité ouvrière appelée plus tard » cité Chiaberto « , du nom d’un autre entrepreneur propriétaire, où était logés dans des conditions sans doute sommaires, les ouvriers de la briqueterie.
Cette cité Chiaberto existe toujours (Rue d’Arsy), ainsi que quelques maisons appartenant alors à la briqueterie.
Par contre, de l’usine elle-même, il ne reste rien de significatif. Les dernières fondations ont été effacées lors de la construction d’entrepôts. Les restes des fours ont été démontés en 2002. On retrouve à proximité quelques débris: soit des bâtiments, soit des fragments de la production dont certains étrangement déformés ; sans doute des ratés de fabrication.
Le nom de la société apparaît sous plusieurs formes dans les annuaires de l’époque : Bohy et Cie, Société Bohy Frères, Poterie Bohy.
La destruction
Voici le récit de l’incendie qui conduisit à l’arrêt de ses activités.
REMY – La briqueterie Bohy détruite par un violent incendie.
Il y aurait plus de 6 millions de dégâts.
Un formidable incendie s’est déclaré dans la nuit de Mardi à Mercredi vers 1 heures 45 à la briqueterie Bohy et Cie fabriquant des tuiles mécaniques.
L’usine comprenait un rez-de-chaussée ou se trouvait le four et toute la partie mécanique de fabrication, c’est à dire un important matériel de force et les presses et trois étages de sécheurs et de wagonnets.
Le sinistre pris à proximité du four dans le séchoir du premier étage ; le vent avait une direction particulièrement désastreuse car il poussa le feu sur tout le reste du bâtiment où il trouva un aliment particulièrement facile dans les séchoirs en bois. Ce fut une flambée contre laquelle tout effort fut vain, elle ne dura guère plus de deux heures.
Les pompiers de la compagnie de Remy arrivés très rapidement sur les lieux, bientôt secondés par la présence de ceux de Lachelle et de la sucrerie de Francières ne purent lutter contre le fléau, tant en raison de l’approvisionnement en eau que de l’intensité du feu.
Des recherches effectuées, il résulte qu’il s’agit d’une cause purement accidentelle. L’usine avait été arrêtée le mardi matin même pour effectuer de grosses réparations et pour permettre l’écoulement du stock évalué à plusieurs centaines de mille francs.
Le four avait été alimenté pour la dernière fois, ce jour là à six heures trente du matin. C’est dire qu’il était encore en pleine activité quand pris naissance le sinistre.
L’usine était assurée par quinze compagnies pour une somme de six millions et demi de francs et il n’en reste que les ateliers annexes de mécanique et de menuiserie et naturellement le stock à écouler.
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La famille Bohy une famille d’entrepreneurs
L’histoire de la Briquetterie Bohy ne s’est pas arrêtée là. Elle s’est bien développée à Chevilly-la-Rue (1906-1966) et avec des établissements à Bosc Roger en Roumois ou à Ollainville. Paul Hochart qui était dans la direction de l’établissement de Remy puis de celui de Chevilly la Rue est devenu Maire de cette deuxième ville de 1944 à 1963.
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