La Manekine, est un roman de 8590 vers de huit syllabes écrit vers 1235.
Voici la trame de l’histoire:
L’héroïne, la jeune Joïe, est la fille du roi de Hongrie. Son père, veuf, ne veut se remarier qu’avec une femme semblable à sa première épouse. Finalement, il s’aperçoit que seule sa fille répond à ce critère, s’éprend d’elle et veut l’épouser.
Pour échapper à cet inceste, la jeune fille se coupe le poing. Le père furieux la condamne au bûcher, mais les bourreaux apitoyés la laissent dans une barque qui s’échoue sur les côtes écossaises.
La jeune fille est présentée au roi d’Ecosse qui devient amoureux et l’épouse malgré le refus de sa mère.
Il part en France et pendant ce temps la jeune reine accouche d’un enfant. Sa belle-mère fait croire à son fils que le bébé est un monstre et à ses proches que le roi a en conséquence ordonné que la princesse soit brûlée vive avec son enfant.
Elle échappe à nouveau à la mort en barque et arrive sur les berges du Tibre. Un riche et généreux romain la recueille dignement.
Le roi d’Ecosse qui est parti à la recherche de sa femme finit par arriver à Rome tandis que le roi de Hongrie est venu demander pardon au Pape.
C’est auprès de lui qu’ont lieu les retrouvailles. Le Saint Père, par voie miraculeuse recolle la main qui a été retrouvée.
On imagine combien ce récit raconté par les troubadours dans les châteaux ou les villages devaient émerveiller les auditeurs. Les valeurs morales décrites par le récit sont mises en valeur et finissent par triompher.
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Diverses éditions de l’ouvrage :
Œuvres poétiques, éditions Hermann Suchier, Paris, 1884-1885, 2 vol., (Société des anciens textes français, ndeg. 18).
Dictionnaire des lettres françaises. Le Moyen Age, édition Le livre de Poche, Paris, 1992, p.1136, (Encyclopédies d’aujourd’hui)
Eckhardt, Sándor – Les sept dormants, Berthe aux grands pieds et la Manékine, De Sicambria à Sans-Souci, éd. Les presses universitaires de France, Paris, 1943, pp 91-104.
La Manékine, traduction. Christiane Marchellio-Nizia, préface de Donatien Laurent, éditions Stock plus, Paris, 1980, 219 p. (Moyen Âge), réédité en 1995.
Vous pouvez remarquer la confusion entre Philippe de Remy et Philippe de Beaumanoir. Plusieurs éditions indiquent comme auteur Philippe de Beaumanoir, mais c’est bien Philippe de Remy (la père de Philippe de Beaumanoir) qui est l’auteur de cette œuvre.
Sources bibliographiques issues du GEMOB