Génèse
La Bataille du Matz
Début 1918, après avoir conclu la paix avec les révolutionnaires russes, les allemands transportent leurs troupes du front Est face aux troupes alliés en France. Conscients que le temps joue contre eux, ils déclenchent une série d’offensives pour briser le front et atteindre Paris.
La principale offensive a lieu dans le secteur anglais près d’Amiens. L’assaut est furieux, les gaz asphyxiants sont massivement employés. Le front vacille, la percée est faite et l’on parvient à grand peine à la colmater.
C’est ensuite dans le Nord puis en Champagne que l’effort allemand se reporte. Ce sont encore des succès. Entre les avancées en Picardie et en Champagne subsiste un saillant : Compiègne et sa région.

Le Haut commandement allemand décide de l’investir. Le général Von Hutier est chargé de mener l’assaut dans le secteur du Matz à partir de Lassigny.
L’attaque
L’attaque a lieu le 9 juin. Les premières lignes françaises sont emportées. Ressons est rapidement atteint

Les habitants des villages environnants dont Remy quittent précipitamment leur maison.


L’offensive se développe le lendemain en direction de l’Aronde. Le front est alors à moins de 2 Km de la ferme de Beaumanoir (commune de Rémy) où la 69ème Division d’Infanterie installe son quartier général. En toute hâte des tranchées sont creusées dans le parc du château de Monchy-Humières.

Contre attaque française avec l’emploi massif de chars
Le 10 juin, le général Mangin est chargé de constituer une force capable de contre-attaquer. Il rassemble plusieurs divisions à la droite de l’avance allemande.
Le lendemain, 11 juin 1918, la contre-offensive française appuyée par des chars lourds ‘Saint Chamont’ s’élance et repousse brillamment l’aile droite ennemie. Belloy est repris.

En orange, la contre attaque des chars français.


Le général Von Hutier doit stopper son offensive en direction de Compiègne pour parer la menace.
Le front se stabilise alors près d’Antheuil-Portes. Les soldats français cantonnent à Lachelle et Remy.
La bataille du Matz est terminée. C’est un succès français, relatif, mais le premier depuis longtemps.
Le cimetière militaire de Remy
En plus de celui de Remy, les cimetières qui portent témoignage de la bataille du Matz sont ceux de Vignemont avec une partie française et une partie allemande, de Dompierre (français), Dompierre (allemand), de Catenoy et de Courcelles-Epayelles.
On peut remarquer à Vignemont ce soldat allemand mort le 11 Novembre 1918 et sur cette croix ce soldat mort en Novembre 1919. Ce dernier est soit mort de suite de ses blessures soit plus probablement en ‘nettoyant le champ de bataille en tant que prisonnier de guerre. –
Après la bataille
Pendant deux mois, Remy est pratiquement sur la ligne de front. Une batterie d’artillerie lourde grande portée s’installe. Ce sont d’énormes canons sur wagon qui s’installent (au Sud de la voie ferré). Quatre boucles de voies ferrés sont ajoutées à la voie Estrées Compiègne. La courbure des boucles sert à orienter le tir: on avance plus ou moins le wagon pour obtenir l’angle souhaité.
En juillet, lors du dernier assaut allemand en Champagne, le général Mangin réédite la manœuvre de la Bataille du Matz sur une bien plus grande échelle. C’est un large succès. Les offensives des alliés se succèdent. En août, le front s’éloigne de Remy. Les habitants retrouvent leurs maisons mais elles ont souffert du cantonnement des soldats, abîmées par les bombardements allemands et ébranlées par les tirs français.
Les assauts français, anglais et américains usent définitivement l’armée allemande qui ne peut plus les contenir. Le 11 Novembre, cinq mois après la peur causée par la bataille du Matz, c’est la Victoire.
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Traces

Le cimetière militaire de Remy
En plus de celui de Remy, les cimetières qui portent témoignage de la bataille du Matz sont ceux de Vignemont avec une partie française et une partie allemande, de Dompierre (français), Dompierre (allemand), de Catenoy et de Courcelles-Epayelles.
On peut remarquer à Vignemont ce soldat allemand mort le 11 Novembre 1918 et sur cette croix ce soldat mort en Novembre 1919. Ce dernier est soit mort de suite de ses blessures soit plus probablement en ‘nettoyant le champ de bataille en tant que prisonnier de guerre.
Borne près de la ferme Portes
En réalité, l’offensive allemande vers Compiègne ne s’arrêta que le 11 juin,
après la contre-offensive Mangin.Certaines photos ont pour origine le service photographique des armées