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GUYNEMER UN PILOTE EXTRAORDINAIRE

GUYNEMER DANS L’OISE




Le ciel de Rémy a vu Georges Guynemer voler pour ses dangereuses missions.
Quelques mots et photos sur ce pilote au destin extraordinaire.

Georges Guynemer est né la veille de Noël 1894; Il est issu d’une vieille famille française dont il était l’unique descendant male.Son père était officier et avait écrit pour l’histoire locale sur le Cartulaire de Royallieu et la Seigneurie d’Offémont.

DES DEBUTS COMME PILOTE DIFFICILES

Georges Guynemer passe donc son enfance à Compiègne. Il est faible et chétif. Il travaille peu ; son père l’envoie à douze ans à Stanislas à Paris. Bachelier, il entre à mathématiques spéciales avec comme objectif Polytechnique. Il s’intéresse aux moteurs d’automobiles et d’avions. Il veut être « aviateur », métier qui n’existe pas encore.

Ses premiers vols (comme passager) ont lieu tout près d’ici à Corbeaulieu.

En août 1914, c’est la guerre. Guynemer veut s’engager, mais sa fragile constitution fait qu’il est plusieurs fois refusé. Finalement, avec l’appui paternel, il est accepté comme éléve mécanicien dans l’aviation à défaut de pouvoir être dans l’infanterie.

Ses qualités et sa détermination, lui donne l’occasion de piloter un avion (premier vol en mars 1915).

Il est breveté pilote en avril et affecté à l’escadrille MS3 (Morane-Saulnier) en Juin. Cette escadrille était basée à Vauciennes près de Villers-Cotterets. Les Morane-Saulnier Parasol sont des avions biplaces dont la mission principale est la reconnaissance avec un observateur à bord. Il s’agit de faire de la reconnaissance de près des ouvrages de défense et postes d’artillerie ennemis. Ce sont des missions dangeureuses : les avions sont la cible de nombreux obus et balles de tous calibres et reviennent souvent percés.

Ses premiers vols l’ammènent donc aux alentours de Noyon. La proximité de la maison familiale avec le terrain rend la vie du pilote un peu étrange : il réalise une mission de guerre le matin, déjeune en famille à Compiègne et repart pour une nouvelle mission l’après-midi ! Il survole souvent la ville en faisant des « parades » surtout destinées à sa famille

Sa première victoire est remportée en Juillet 1915. Le combat contre un Aviatik a lieu près de Soissons vers 3700 mètres et dure une dizaine de minutes. Les avions combattaient à moins de cinquante mètres l’un de l’autre. Ces avions bi-places (pilote et observateur) n’étaient pas réellement concus et équipés pour le combat aérien. Il recoit la médaille militaire et est promu sergent.

En Septembre, son escadrille se déplace à Breuil le Sec, près de Clermont de l’Oise. Elle y reçoit des Nieuports monoplaces (Nieuport 11 Bébé) et dispose de quelques avions de bombardement Caudron G4. Elle change de nom et devient la N3. Guynemer effectue des missions « spéciales » incluant l’atterrissage derrière les lignes ennemies.

En décembre, il enregistre trois nouvelles victoires puis deux en février.
L’escadrille quitte alors l’Oise pour la région de Verdun où la puissance de feu allemande met à mal les divisions françaises. Il s’agit de reprendre la supériorité aérienne.

UNE ETONNANTE VICTOIRE AERIENNE DANS LE CIEL DE REMY

Le 26 Janvier 1917, il remporte une victoire qui se déroule au-dessus de notre village dans des conditions curieuses.

Laissons la parole à Guynemer:

12 heures – Vu un Boche à 3800 ; un coup d’ascenseur – Arrivé dans le soleil – En virant, pris dans le remous, sale vrille. En redescendant, je vois le Boche à 200 mètres qui tire; je tire dix coups : enrayage définitif , mais le Boche paraît ému et pique plein moteur et plein sud. Allons-y ! Mais je ne me rapproche pas trop pour qu’il ne voie pas que je ne tire pas. L’altimètre dégringole : 1600, voilà Estrées-Saint-Denis. Je manœuvre mon boche le mieux possible. Tout à coup, il redresse et part vers Reims en me salant.

J’essaie du bluff : je monte de 500 mètres et me laisse tomber dessus comme un caillou. Impressionné, alors que je commence à croire que cela ne prend pas, il recommence sa descente. Je me met à dix mètres, mais chaque fois que je montre le nez, le passager me met en joue. La route de Compiègne : 1000 mètres…800 mètres. quand je montre le nez, le passager debout, laisse sa mtrailleuse au repos et me fait signe qu’il se rend. All right ! 400 mètres : le boche ralentit son moulin. 200 mètres, 100 mètres, 20 mètres. Je le lâche et le vois atterrir. Je tourne en rond à 100 mètres, et vois que je suis sur un aérodrome. Mais n’ayant pas de cartouches, je ne peux les empêcher de mettre le feu à leur taxi un 200 HP Albatros magnifique.
Quand je les vois entourés, j’atterris et montre aux Boches ma mitrailleuse démolie. Tête !

Il s’agit là de sa trentième victoire.
L’aérodrome dont Guynemer parle était à Monchy (peut-être le terrain entre Monchy-Humières et Rémy, sur la route vers la ferme de Beaumanoir ?).

=> Guynemer avec le pilote prisonnier – 26 janvier 1917:

Guynemer à coté du pilote allemand dans une voiture juste après le combat.

L’AS DES AS

L’escadrille quitte la région en février 1917 pour la Lorraine.
Le 16 mars, il remporte 3 victoires aériennes en une seule journée, exploit inégalé jusqu’alors. Le lendemain, il descend encore un avion allemand.

Peu après, l’escadrille est envoyée en Champagne pour aider à l’offensive sur le Chemin des Dames. Elle y reste jusqu’en juillet pour être dirigée dans les Flandres où se prépare une nouvelle offensive française.

C’est là que le 11 septembre 1917, il s’envole pour la dernière fois; il ne revient pas de sa mission dans la région d’Ypres. Son avion et son corps ne sont pas retrouvés, probablement tombés dans le no man’s land entres les tranchés allemandes et anglaises près de Poelcapelle, dans une zone où le feu de l’artillerie était très intense.
Il avait 23 ans.


Son palmarès est éloquent:

* 54 victoires homologuées en combat aérien.
Ce chiffre ne comprend pas les victoires non homologuées c’est à dire celles qui n’ont pu être vérifiées par des témoins, en particulier lorsque l’avion est abattu dans une zone tenue par les ennemis.

* 21 citations à l’ordre de l’armée
* Caporal en mai 1915 et Capitaine moins de deux ans plus tard
* Chevalier (1915) puis Officier de la légion d’honneur (1917).
* Médailles :
<= Croix de guerre avec 26 palmes,
Légion d’honneur,   Médaille militaire,  Croix de Léopold,
Distinguished Service Order,   Croix de Saint Georges (Russie),
Etoile de Karageorges (Serbie),  Croix de Danilo 1er (Montenegro), etc…

Le rôle de Guynemer ne s’est pas limité à être un combattant exceptionnel. Il n’a cessé de rechercher à améliorer et les avions, leurs moteur ou leur armement et à assurer la formation des jeunes pilotes.


La tunique de Guynemer:

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Une figure de légende

Durant les années cruciales des années 1916 et 1917, Georges Guynemer a été un idéal héroïque pour les français.
Comment ne pas s’enthousiasmer pour sa jeunesse, son courage, sa fougue et son arme ?
Dans le ciel d’azur, il est le chevalier du ciel, le protecteur volant au secours des pauvres fantassins terrés dans la glaise.  
****Guynemer s’entretient avec Foch  et Lyautey.

 Le village de Saint Aubin honore Guynemer par cette immense fresque sur le château d’eau.

Le chateau d’eau
Le Vieux Charles

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Illustrations

Guynemer au volant de sa voiture

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Guynemer monte dans son avion pour une mission

Pensif
Guynemer porte drapeau de l’armée de l’air

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Timbre commémoratif 2017

Principales sources: L’Illustration 1915 et 1917, Chronique de l’aviation (Ed. Chronique – Acropole), Encyclopédie de l’aviation (Ed. Atlas V.15), Vie héroïque de Guynemer par H.Bordeaux (Ed. Plon)

Plusieurs photos – droits photographiques du S.H.A.A..